Connaissez vous Elisa ? Elle est belle et n'a pas vingt ans. Pas sectaire pour un sou - pour deux, voir... -, elle avait longuement hésité entre la prostitution et son petit boulot de bonne pour financer ces études qui l'ennuyaient tant, dans l'éco-gestion ou peut être le commerce, elle ne savait plus très bien elle-même.
Elisa pense qu'il lui manque quelque chose, mais elle ne sait pas quoi. Elle est indécise, et porte de bien jolies robes avec assurance, pour compenser. Elle n'a pas grand intérêt pour les choses de l'esprit, malgré tout ses efforts. Elle avait bien commencé à lire Nietzsche, sur les conseils de son prètre, mais la philosophie l'ennuyait assez, et elle préférait faire les magasins. Zarathoustra ou Zara tout court, il faut choisir. Elle avait choisit, non sans quelques déchirements intimes.
La maison où elle travaillait pour le couple Dupuis depuis quelques mois, était une grande bâtisse pleine d'objets brillants qu'elle ne voyait nulle part ailleurs et qui lui évoquaient quelque paradis perdu de l'enfance, mais lui rappelaient aussi son iphone flambant neuf, tout pimpant de polychromatisme luminescent et qui lui réchauffait le cœur à travers la poche intérieure de sa chemisette. Oh qu'elle l'aimait, ce petit appareil !
Un de ces grands jours lumineux où le ciel blêmit de honte devant la splendeur du soleil, tandis qu'elle passait l'aspirateur au deuxième étage, son regard fût attiré par un des manteaux de Martine Dupuis, qui dépassait d'une armoire en chêne tenant deux grande portes-miroirs dont l'une était entrouverte. Un ravissement enfantin prit alors notre jeune soubrette devant la belle fourrure diaprée qui semblait maintenant l'appeler par son prénom, et qu'elle enfila avec l'empressement d'une dévote. La douceur sans nom de la doublure, le trouble des frottements sur ses jeunes frêles bras... Elle se sentit comme transportée; il fallait qu'elle se voie.
Aussi referma t-elle le pan encore ouvert de l'armoire, et commença à se mirer dans les grandes glaces ravies, qui lui renvoyaient de beaux instantanés séduisants où elle jouait avec ses longs cheveux blonds, où elle faisait tournoyer comme une cape les revers du manteau. Elle se mit à tourner sur elle même comme un derviche, en levant les mains au ciel de joie, et en se contemplant à chaque fois qu'elle croisait son reflet.
Elle s'emberlificota alors dans les nœuds du grand aspirateur et, vacillante de tant d'agitation, perdit l'équilibre, se déporta violemment en essayant de se défaire et passa d'un coup la fenêtre, le petit balcon, la rambarde, rattrapée dans sa chute par le lourd aspirateur qui la suivit jusqu'au sol et lui brisa le crâne.
Bien.
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RépondreSupprimerLa femme aurait toujours du rester une nourriture de l’âme et non de l'esprit... plutôt paradoxale quand ont sait qu'elles on toujours été la représentation des muses !
RépondreSupprimerHélas! Elles profiterent,en bonnes hyenes, apres les grandes guerre, de l'effet de meute pour grogner a chaque fois que l'homme tenta de reprendre du poile de la bête.Et comme Dalila qui fit couper les cheveux de Samson pour lui retirer sa force, elles lui coupèrent les couilles...l'homme ayant perdue ses couilles, il fallait bien que quelqun les récupèrent..ainsi naquît la femme moderne.